• Les sōhei utilisaient un armement très varié. Si le naginata est l'arme qui leur est le plus souvent associée, de nombreux moines-guerriers renommés sont connus pour avoir manié avec brio toutes les armes depuis l'arc jusqu'au tantō et au wakizashi. Beaucoup combattaient à cheval et portaient des armures de samouraï.

    Les moines-guerriers, comme la plupart des autres moines bouddhistes , portaient un empilement de robes ressemblant à des kimonos, normalement une blanche en dessous, et une beige ou jaune safran dessus (ce style a peu changé depuis l'introduction du bouddhisme au Japon au VIIe siècle). Les chaussures se constituaient traditionnellement de chaussettes tabi et de geta, ou de waraji (sandales de paille). Enfin, beaucoup portaient divers types d'armures de samouraï.

    La ceinture, ou obi, du kimono, était souvent complétée par une autre plus résistante, afin de pouvoir y suspendre un sabre. Le type de sabre le plus répandu était sans doute le tachi, bien que beaucoup aient aussi pu porter un tantō. Bon nombre de moines étaient des archers accomplis, et utilisaient des arcs de bambou et rotin appelés daikyū, avec des flèches de bambou.

    L'arme la plus traditionnelle des moines, cependant, était le naginata, arme ressemblant aux hallebardes européennes.

    Les sōhei étaient également entraînés à manier le kanabō, un large bâton ou massue en acier. Bien que mortelle, cette arme était généralement utilisée pour vaincre un adversaire sans répandre le sang.


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  • Les Sōhei , littéralement « moines-soldats », étaient une classe de moines-guerriers bouddhistes du Japon médiéval. À certaines époques de l'Histoire, ils avaient un pouvoir considérable qui obligeait les daimyō à collaborer avec eux, ou occuper la capitale lorsque l'empereur prenait des décisions qui leur déplaisait.

    L’appellation sōhei ne date que de la période d’Edo. Auparavant, ils étaient appelés hōshi-musha « guerrier-moines », ou akusō  « moines féroces ». Les sōhei étaient généralement organisés en larges groupes ou armées au sein de leurs monastères. Le plus célèbre de ces monastères est l'Enryaku-ji, sur le mont Hiei, qui surplombe Kyōto. Les sōhei de l’Enryaku-ji étaient d’ailleurs appelés les yama-hōshi, ou yama-bōshi  « les moines du Mont ». Selon un poème du moine Jien : bien que nombreuses soient les montagnes, lorsque l’on parle du Mont, il s‘agit du mont sacré Hiei. Cette appellation a suscité une grande confusion auprès des auteurs occidentaux qui ont très souvent confondu les yama-bōshi avec les yamabushi . Ce dernier terme, qui signifie « ceux qui couchent dans la montagne » - et aucunement « guerrier de la montagne » -, désigne en fait des ascètes itinérants qui vivent dans les montagnes. Les sōhei du temple Mii-dera, au pied du mont Hiei étaient appelés les tera-hōshi , et ceux des temples Tōdai-ji et Kōfuku-ji de Nara : les nara-hōshi . Les sanctuaires shintō avaient aussi leurs factions de prêtres-guerriers, qui étaient appelés jinin .


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  • Chacun des « cinq Bouddhas » symbolise un aspect différent de la Sagesse. Ces aspects de la Sagesse sont collectivement appelés les « cinq jñnas », les « cinq sagesses » ou les « cinq connaissances ».

    La première des cinq sagesses est la Sagesse du Dharmadhatu, et est symbolisée par Vairocana. C’est la sagesse de base, les quatre autres en étant des aspects particuliers. Le terme Dharmadhatu est un terme difficile. Dhtu signifie « domaine », ou « royaume », ou « champ », et représente ici l’ensemble du cosmos. Dharma signifie ici « Réalité », « Vérité », l’« Ultime ». Le Dharmadhatu est donc l’univers considéré comme le domaine de manifestation de la Réalité, ou l’univers conçu comme étant entièrement pénétré par la Réalité. Tout comme la totalité de l’espace est remplie par les rayons du soleil, la totalité de l’existence, avec ses systèmes galactiques, ses soleils, ses dieux et ses hommes, est remplie par la Réalité elle-même. C’est un champ pour la manifestation, le jeu, l’expression et l’exubérance de la Réalité.

    La Sagesse du Dharmadhatu est donc la connaissance directe de l’ensemble du cosmos comme n’étant pas différent de la Réalité. Non pas que le cosmos soit effacé ou oblitéré. Le cosmos est toujours là et vous le voyez toujours. Les maisons, les arbres, les champs, les hommes et les femmes, le soleil, la lune et les étoiles sont tous là, tout comme avant, mais ils sont maintenant remplis par la Réalité. Vous voyez en même temps le cosmos et la Réalité, l’un ne fait pas obstruction à l’autre. Vous voyez le cosmos, vous voyez la Réalité. Vous voyez la Réalité, vous voyez le cosmos. Le cosmos est la Réalité, la Réalité est le cosmos. Le rupa est la sunyata, la sunyata est rupa.

    Puis, en second, vient la Sagesse-Semblable-au-Miroir, symbolisée par Aksobhya. Cette Sagesse est comme un miroir car, tout comme un miroir reflète tous les objets, l’esprit Éveillé reflète tout : il voit tout, de tout il comprend la vraie nature. Si vous regardez dans les profondeurs de l’esprit Éveillé, vous voyez tout.

    Tous les objets du monde se reflètent dans les profondeurs de l’esprit Éveillé, mais l’esprit Éveillé n’est pas affecté par eux, ils ne s’y attachent pas. Si vous prenez un miroir et placez un objet en face de lui, l’objet est réfléchi. Si vous enlevez cet objet et mettez un autre objet en face du miroir, le miroir reflète ce dernier. Quand vous déplacez l’objet, ou quand vous déplacez le miroir, vous voyez que le reflet n’est pas attaché. L’esprit Éveillé est juste comme cela : il reflète mais rien ne s’y attache. Notre esprit, cependant, est très différent. Si vous poursuivez l’illustration, vous pouvez dire que notre esprit est une sorte de miroir, mais que tous les reflets s’y attachent. En fait non seulement ils s’attachent, mais ils se solidifient, ils s’empêtrent tous. Parfois, même, le miroir s’attache à l’objet de telle sorte que vous ne pouvez plus les séparer. En d’autres termes, dans l’esprit Éveillé il n’y a pas de réaction subjective, pas d’attachement subjectif ; il y a une objectivité pure et parfaite — tout comme un miroir réfléchissant tout ce qui existe.

    La troisième des cinq sagesses est la Sagesse de l’Égalité ou de l’Identité. Elle est symbolisée par Ratnasambhava. L’esprit Éveillé voit tout avec une objectivité complète. L’esprit Éveillé voit la même Réalité dans tout, la même sunyata dans tout, et a donc la même attitude envers tout. Il voit qu’un homme est un homme, qu’une femme est une femme, qu’une fleur est une fleur, qu’un arbre est un arbre, qu’une maison est une maison, que le soleil est le soleil, et que la lune est la lune. Il voit tout cela, mais en même temps il en voit la Réalité commune, et a donc une attitude identique envers tout. L’esprit Éveillé a un esprit égal envers tout. Il y a le même Amour, la même Compassion pour tout, sans aucune distinction ni discrimination. On dit parfois que l’Amour et la Compassion de l’esprit Éveillé tombent sans discrimination sur tous les êtres, sur tous les objets, sur toutes les choses, tout comme les rayons du soleil tombent ici sur les toits d’or d’un palais et là sur une bouse de vache : c’est le même soleil. L’esprit Éveillé brille avec son Amour et sa Compassion sur le grand et sur le petit, sur le « bon » et sur le « mauvais ».

    La quatrième des cinq sagesses est la Sagesse Toute Discriminante. Cette Sagesse est symbolisée par Amitabha. Le miroir, nous l’avons vu, reflète également toutes les choses, mais en même temps ne confond ni ne rend flous leurs traits distinctifs : le miroir reflète les moindres détails. Ceci est très important. Ceci signifie que l’esprit Éveillé ne voit pas seulement l’unité des choses, ou seulement leur diversité, mais qu’il voit les deux à la fois.

    L’esprit Éveillé, en particulier sous cet aspect de la Sagesse Toute Discriminante, ne voit pas que l’unité des choses ; il voit aussi la différence entre les choses, leur caractère unique, et il les voit simultanément. Il ne réduit pas la pluralité à une unité, il ne réduit pas l’unité à une pluralité : il voit l’unité et la pluralité.

    Le bouddhisme, à un niveau philosophique, n’est ni un monisme, dans lequel toutes les différences sont éliminées, ni un pluralisme, dans lequel toute unité disparaît. Il n’est ni moniste ni pluraliste. Dans la vision bouddhique de l’existence, l’unité n’oblitère pas la différence, la différence n’oblitère pas l’unité. Nous ne pouvons nous empêcher de voir tantôt l’une, tantôt l’autre, mais l’esprit Éveillé voit en même temps l’unité et la différence. Il voit que vous êtes uniquement vous-même, et en même temps il voit que vous tous êtes un. Et vous êtes un en même temps que vous êtes individuellement vous-même. Et en même temps que vous êtes individuellement vous-même, vous épanouissant avec toutes vos particularités, vous êtes tous un. Ces deux choses, l’unité et la différence, le monisme et le pluralisme, ne sont pas des choses différentes ; nous ne disons pas qu’elles ne font qu’un, mais elles ne font pas deux.

    Cinquièmement et dernièrement, il y a la Sagesse Tout-Accomplissante, symbolisée par Amoghasiddhi. L’esprit Éveillé se voue au bien-être de tous les êtres vivants. En faisant cela, il conçoit de nombreux « moyens habiles » pour aider les gens. L’esprit Éveillé aide naturellement et spontanément les êtres vivants. Nous ne devons pas imaginer le Bodhisattva, ou l’esprit Éveillé, s’asseyant un matin et pensant : « Comment puis-je aller aider quelqu’un aujourd’hui ? Cette personne-là a-t-elle plus besoin d’aide que celle-ci ? Peut-être vais-je aller aider celle-ci aujourd’hui. » L’esprit Éveillé ne fonctionne pas comme cela : il fonctionne librement, spontanément, naturellement.


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  •  L’enseignement ou tradition qu’aujourd’hui en Occident on appelle le bouddhisme a pris sa source dans l’expérience d’Éveil du Bouddha sous l’arbre de la Bodhi, il y a deux mille cinq cents ans. C’est donc avec le Bouddha que commence le bouddhisme. Mais la question qui se pose tout de suite est : « Qui est Bouddha ? » Il est utile, y compris pour ceux qui se considèrent bouddhistes depuis longtemps, de réfléchir à cette question.

    Il nous faut tout d’abord préciser que le terme « Bouddha » n’est pas un nom propre, mais un titre qui signifie « celui qui Sait, celui qui Comprend ». Il signifie aussi « celui qui est Éveillé », celui qui s’est éveillé, si l’on peut dire, du rêve de la vie, car il voit la Vérité, il voit la Réalité. Ce titre a d’abord été donné à un homme dont le nom était Siddhartha, et dont le nom de clan ou de famille était Gautama, et qui vivait au sixième siècle avant notre ère, dans une région située en partie au sud du Népal et en partie au nord de l’Inde. Par chance, nous savons beaucoup de choses du début de sa vie. Nous savons qu’il venait d’une famille aisée, voire patricienne. La tradition représente parfois son père comme étant le roi du clan ou de la tribu des Shakya. Mais il semble plus probable qu’il ait été non pas le roi mais le président élu de l’assemblée du clan, remplissant pendant douze ans cette fonction avec le titre de rja, et que pendant cette période naquit son fils, Siddhartha Gautama, qui plus tard devint le Bouddha.

    Siddhartha reçut ce qui était, selon les normes de cette époque, une très bonne éducation. Bien sûr, il n’alla pas à l’école, et nous ne savons pas très bien s’il savait lire et écrire, mais nous savons qu’il reçut une excellente formation dans toutes sortes d’arts martiaux et d’exercices. Dans leur forme la plus bouddhique certains de ces arts sont toujours populaires de nos jours en Extrême-Orient, et nous pouvons imaginer le futur Bouddha passant son temps de cette façon plutôt que plongé dans des livres. De la bouche des vieux sages du clan il apprit aussi diverses traditions, listes généalogiques, croyances et superstitions anciennes. De façon générale il eut une vie assez confortable, sans responsabilités particulières. Son père, un parent plein d’affection, qui l’adorait même, le maria alors qu’il était assez jeune : selon certaines sources il n’avait que seize ans. (En Inde, à cette époque comme généralement de nos jours, le mariage était arrangé par les parents, car ce n’était pas qu’une affaire personnelle mais une affaire concernant toute la famille.) Il épousa une cousine, et le temps venu il leur naquit un fils.

    Les quatre visions.

    On aurait pu penser qu’il menait une existence assez heureuse, mais les récits disent clairement que, malgré son mode de vie aisé, Siddhartha Gautama était très profondément insatisfait. H. G. Wells, décrivant cette période de la vie du Bouddha, dit de façon très appropriée : « C’était le manque de bonheur d’un esprit fin en quête d’emploi ». Les légendes que l’on trouve dans les écritures bouddhiques parlent d’une sorte de crise spirituelle, d’un moment décisif, qui advint lorsque le jeune patricien vit ce que l’on appelle les « quatre visions ». Les savants ne sont pas tous d’accord sur le fait qu’il soit littéralement sorti un jour et ait vu ces quatre visions dans les rues de Kapilavastu, ou si elles représentent une projection externe d’expériences essentiellement psychologiques et spirituelles. Il semblerait cependant qu’elles représentent en fait des expériences psychologiques et spirituelles que la tradition ultérieure transcrivit, si l’on peut dire, sous la saisissante forme narrative de la célèbre légende des quatre visions. Quoi qu’il en soit, ces quatre visions cristallisent, sous une forme puissante, certains enseignements fondamentaux du bouddhisme, et jettent une forte lumière sur les débuts du développement spirituel du Bouddha lui-même.

    La légende dit que, par un beau et lumineux matin, Siddhartha eut envie de faire un tour en char. Il appela donc son conducteur de char, fouetta les chevaux et partit. Ils allèrent à la ville, et soudain Siddhartha rencontra sa première Vision : il vit un vieil homme. Selon la légende il n’avait jamais vu de vieil homme auparavant. Si l’on prend cette légende littéralement, cela signifie qu’il avait toujours été enfermé dans son palais, et qu’il n’avait pas fait très attention aux autres gens et n’avait pas réalisé qu’il y avait une telle chose que l’âge avancé. Mais on peut considérer cela différemment. Parfois nous voyons une chose comme si c’était la première fois. En un sens nous l’avons déjà vue cent fois, mille fois même, mais un jour nous la voyons comme si nous ne l’avions jamais vue auparavant. C’est probablement quelque chose comme cela qui est arrivé dans le cas de Siddhartha, et cela lui fit un choc. Il dit à son conducteur de char : « Qu’est-ce donc que cela ? » Et le conducteur de char répondit, nous dit-on : « C’est un vieil homme. » « Pourquoi est-il si frêle, si voûté ? » « Eh bien, c’est juste qu’il est vieux. » Et Siddhartha demanda : « Mais comment est-il devenu comme cela ? » « Eh bien, tout le monde vieillit, tôt ou tard. C’est naturel. Ça arrive, c’est tout. » « Est-ce que cela va m’arriver aussi ? » Et le conducteur fut bien obligé de répondre : « Oui, bien que tu sois jeune cela va inévitablement t’arriver. Un jour aussi tu seras vieux. » Ces mots du conducteur frappèrent le futur Bouddha comme la foudre, et il s’exclama : « A quoi bon cette jeunesse ! A quoi bon cette vitalité et cette force, si tout finit ainsi ! », et le cœur malade il retourna vers son beau palais.

    La deuxième Vision fut celui de la maladie. C’était comme s’il n’avait jamais vu de personne malade auparavant, et il réalisa que tous les êtres humains sont sujets à diverses maladies. Il dut regarder en face le fait qu’aussi fort et en bonne santé qu’il soit, il pouvait à tout instant être frappé par la maladie.

    La troisième Vision fut celui d’un cadavre que l’on transportait au lieu de crémation, sur une civière. C’est une chose que l’on peut voir tous les jours en Inde. En Occident, quand vous mourez vous êtes emporté furtivement dans une petite boîte. Personne ne voit rien de vous. On se débarrasse de vous comme de détritus que personne ne veut regarder et qui sont mis dans un incinérateur ou dans un trou dans le sol. Mais en Inde ce n’est pas comme cela. Quand vous mourez vous êtes présenté publiquement dans la meilleure pièce de la maison, et tous vos amis et toute votre famille viennent vous voir. Puis le cadavre est hissé sur les épaules de quatre hommes forts et porté à travers les rues, le visage découvert. Des foules de gens suivent, accompagnant le corps vers le lieu de crémation. C’est une telle procession que vit Siddhartha, et il demanda au conducteur de char : « Qu’est-ce donc que cela ? » Le conducteur dit : « C’est juste un mort. » Siddhartha dit : « Un mort ? Qu’est-ce qui lui est arrivé ? » « Eh bien, comme tu peux le voir, il est raide, il est sans mouvement. Il ne respire pas, il ne voit pas, il n’entend pas. Il est mort. » Siddhartha en eu le souffle coupé et dit : « Est-ce que cela arrive à tout le monde, cette mort ? » Le conducteur poussa un long soupir et dit : « Hélas, oui. » Siddhartha réalisa alors que cela lui arriverait aussi un jour. La révélation le frappa très fort, comme la foudre. Il vit comment cela était. Vous ne voulez pas vieillir, mais vous ne pouvez l’empêcher. Vous ne voulez pas tomber malade, mais cela non plus vous ne pouvez l’empêcher. Alors vous commencez à vous demander : « Comment se fait-il que je sois ici ? Je suis ici avec ce désir de vivre et de continuer à vivre, mais je dois mourir. Pourquoi ? Quelle est la signification de tout cela ? Pourquoi cette énigme, ce mystère ? Pourquoi ai-je été fait ainsi ? Est-ce Dieu qui est responsable ? Est-ce le destin, la destinée ? Ou est-ce simplement que cela se passe ? Y a-t-il une explication quelque part ? »

    Ainsi, Siddhartha eut affaire à ces situations existentielles, et il commença à y penser très profondément. Il rencontra alors une quatrième Vision. Cette Vision était celle de ce qui est appelé un sadhu en Inde, un saint homme, marchant dans la rue avec son bol à aumônes. Il semblait si calme, si tranquille, si plein de paix que le futur Bouddha pensa : « Peut-être sait-il. Peut-être est-ce là le chemin. Peut-être devrais-je en faire autant : couper tous les liens, toutes les attaches mondaines, comme un errant sans foyer et à la robe jaune, comme l’a fait cet homme. Peut-être, de cette manière, trouverai-je une réponse aux problèmes qui me tourmentent. »

    Aller de l’avant.

    La belle histoire, presque romantique, continue en décrivant comment par une nuit de pleine lune, alors que tout était calme, Siddhartha fit un dernier adieu à sa femme et à son fils endormis. Il n’était pas heureux de les quitter, mais il devait partir. Il chevaucha longtemps cette nuit-là, jusqu’à ce qu’il ait atteint la rivière qui marquait la frontière du territoire des Shakya. Là, il laissa son cheval, quitta ses habits princiers, coupa ses longs cheveux et sa barbe, et devint un homme errant sans foyer, à la recherche de la vérité.

    Cet « aller de l’avant » est psychologiquement très significatif. Ce n’est pas seulement devenir un moine. C’est beaucoup plus que cela. Cela signifie trancher ce que Fromm appelle les liens incestueux du sang, du sol et de la famille, et rester seul, en personne autonome et libre, à travailler à son propre salut, à sa propre destinée spirituelle.

    C’est donc ce que fit Siddhartha. Il se débarrassa de tout. Il choisit de ne pas participer à la société. Il en avait eu assez de la vie mondaine, et allait maintenant essayer de trouver la vérité, essayer de voir la vérité de lui-même. La recherche allait durer six ans.

    En ce temps-là, il y avait en Inde de nombreuses personnes qui enseignaient, ou prétendaient enseigner des voies menant à la réalisation de la vérité. Une des voies les plus courantes était celle de la torture de soi. Aujourd’hui, en Occident, nous ne pouvons pas vraiment prendre ce genre de choses au sérieux. À la possible exception des ermites du désert égyptien aux deuxième et troisième siècles de notre ère, l’automortification n’a jamais réellement été considérée comme une méthode de développement personnel en Occident, et elle ne fait certainement pas partie de notre vie quotidienne. En allant au travail, nous ne voyons pas d’homme couché sur une planche à clous. Mais en Inde de telles pratiques sont tout à fait présentes, et même de nos jours de nombreux Indiens croient fermement que la torture de soi est le chemin du ciel, ou même le chemin de la connaissance de soi et de l’Éveil.

    Il en était ainsi au temps du Bouddha. Il y avait un puissant mouvement de cette sorte, un mouvement enseignant que si l’on voulait trouver la vérité on devait soumettre, voire mortifier la chair. Et c’est exactement ce que fit Siddhartha. Pendant six ans il pratiqua les austérités les plus sévères. Il limita nourriture et sommeil, il ne se lava pas, et il alla nu. Tout cela, le Bouddha le décrivit lorsqu’il fut âgé, et son récit se trouve dans les écritures bouddhiques. Comme le dit l’un de ces récits, la célébrité de ses austérités se répandit tel le son d’une grande cloche pendue à la voûte du ciel. Personne, en Inde, raconta-t-il plus tard, ne le surupassa en auto-torture et en auto-mortification. Mais il dit aussi que cela ne l’avait mené nulle part. Il était devenu célèbre en tant que grand ascète, et avait un certain nombre de disciples avec lui. Mais lorsqu’il réalisa que ce n’était pas le chemin de la Vérité, le chemin de l’Éveil, il eut le courage d’abandonner.

    Il recommença à manger, et ses disciples, dégoûtés, le quittèrent. Et ceci aussi est significatif. Il avait déjà quitté sa famille, quitté ses amis, quitté sa tribu, et à la fin même ses disciples l’abandonnèrent. Il fut laissé complètement seul, et seul il resta. Il alla de lieu en lieu et, finalement, nous dit-on, il arriva à un bel endroit sur les bords d’une rivière fraîche. Là, il s’assit à l’ombre d’un grand arbre et prit la résolution : « Je ne me lèverai pas de cet endroit avant d’être Éveillé. »

    Il y a un vers beau et dramatique qui est mis entre ses lèvres par quelques-uns des anciens compilateurs de ses enseignements : « La chair peut dépérir, le sang peut sécher, mais avant d’avoir atteint l’Éveil je ne bougerai pas de ce siège. » Jour après jour, nuit après nuit, donc, il resta là, assis. Assis, il contrôlait et concentrait son esprit, purifiait son esprit, supprimait les obstacles mentaux et les souillures, et la nuit de Vésak, la nuit de la pleine lune de mai, à l’instant où l’étoile du matin se levait, alors qu’il fixait son esprit sur cette étoile scintillant à l’horizon, l’Illumination complète, l’Éveil complet arriva.

    Il est évidemment très difficile de décrire cette sorte d’état. Nous pouvons dire que c’est la plénitude de la Sagesse. Nous pouvons dire que c’est la plénitude de la Compassion. Nous pouvons dire que c’est voir la Vérité en face. Mais ce ne sont que des mots, qui ne transmettent pas grand chose. Disons donc simplement qu’à ce moment la « lumière » apparut, et que Siddhartha Gautama devint le Bouddha.

    Dans un certain sens ceci était la fin de sa quête. Il était devenu le Bouddha, « celui qui savait ». Il avait trouvé la solution à l’énigme de l’existence. Il était Illuminé, il était Éveillé. Mais d’un autre côté ce n’était que le début de sa mission. Décidant de faire connaître à l’humanité la Vérité qu’il avait découverte, il quitta l’endroit que l’on appelle aujourd’hui Bodh Gaya et marcha vers Sarnath, à environ cent cinquante kilomètres de là. Il rassembla les disciples qui l’avaient quitté quand il avait cessé ses austérités, et leur fit connaître sa grande découverte. Selon certains récits il leur prêcha le sutta que les Occidentaux appellent parfois « le premier sermon » (Je n’aime pas ce mot, « sermon ». Un sutta est réellement un discours suivi, une série d’idées et de thèmes liés ensemble, comme par un fil : c’est ce que sutta signifie littéralement).

    Progressivement, une communauté spirituelle grandit autour du Bouddha. Il ne resta pas de façon permanente en un endroit, mais parcourut tout le Nord-Est de l’Inde. Il eût une longue vie, atteignant l’Éveil à trente-cinq ans et vivant jusqu’à quatre-vingts ans. Il eût donc quarante-cinq années de travail, de vie active, répandant son enseignement. Il semble que pendant neuf mois de l’année, il allait de lieu en lieu, prêchant, et puis pendant trois mois il s’abritait des pluies torrentielles de la mousson. Arrivant dans un village, si c’était l’heure de son seul repas de la journée, il sortait son bol à aumônes et allait silencieusement de la porte d’une hutte à la suivante. Ayant collecté autant de nourriture qu’il en avait besoin, il se retirait dans la plantation de manguiers que, de nos jours encore, on trouve aux abords de tout village indien, et s’asseyait sous un arbre. À la fin de son repas les villageois se rassemblaient autour de lui et il leur enseignait. Parfois venaient des brahmanes, parfois c’étaient de riches propriétaires terriens, parfois des paysans, parfois des marchands, parfois des balayeurs, parfois des prostituées. Le Bouddha enseignait à tous. Et parfois, dans les grandes villes, il prêchait à des rois et à des princes. De cette manière, beaucoup de gens se mirent à le suivre, et il devint le plus grand et le plus connu des maîtres spirituels de l’Inde, à cette époque. Et quand il mourut, quand il atteignit ce que l’on appelle le parinirvana, il y avait des milliers, et même des dizaines de milliers de ses disciples pour pleurer son départ, moines et laïcs, hommes et femmes.

    Voici, dans les grandes lignes au moins, la biographie traditionnelle de Siddhartha Gautama, le prince indien qui devint le Bouddha, l’Illuminé, l’Éveillé, le fondateur de la grande tradition spirituelle que nous appelons le bouddhisme. Mais cela répond-il vraiment à la question : « Qui était le Bouddha ? » Cela nous présente certainement tous les faits, mais une telle biographie, aussi bien documentée soit-elle, nous dit-elle réellement qui était le Bouddha ? Connaissons-nous le Bouddha — et l’insistance est sur « connaître » — à partir d’une description de la vie de Siddhartha Gautama ? Que voulons-nous dire, en fait, par connaître le Bouddha ? Même d’un point de vue mondain, nous pouvons connaître les goûts de quelqu’un, ses opinions et ses croyances, mais connaissons-nous réellement cette personne ? Parfois, même nos amis les plus proches font des choses que nous trouvons bien hors de leur caractère, assez éloignées de l’idée que nous nous faisons d’eux. Cela nous montre combien, en réalité, nous connaissons peu les autres. Nous ne sommes pas vraiment capable de sonder les sources les plus profondes de leurs actes, leur motivation fondamentale. Généralement, plus les gens sont proches de nous, moins nous les connaissons réellement. Il y a un vieux dicton : « Sage est l’enfant qui connaît son propre père ». C’est comme si la familiarité ou la proximité superficielle se posaient en obstacles. Ainsi, la personne que nous connaissons et avec qui nous avons des relations n’est pas l’autre personne mais nos propres préconceptions, nos propres états mentaux projetés, nos propres réactions, plutôt subjectives. En d’autres termes, notre « ego » se met en travers du chemin. Afin de réellement connaître une autre personne nous devons avoir un niveau de communication bien plus profond que notre niveau habituel, qui n’est pas du tout une vraie communication.

    Et c’est la même chose en ce qui concerne cette question de connaître le Bouddha. Cette question, dans son sens le plus profond, a été posée depuis les tous premiers jours du bouddhisme. En fait, c’est une question qui a apparemment été posée au Bouddha lui-même, peu après son Éveil : « Qui es-tu ? » « Je suis un Bouddha ». Voyageant le long de la grande route, le Bouddha rencontra un homme appelé Dona. Dona était un Brahmane, qui connaissait la science des signes du corps. Voyant sur les empreintes des pieds du Bouddha la marque d’une roue à mille rayons, il suivit sa piste le long de la route, jusqu’à ce qu’il ait rattrapé le Bouddha, qui était assis sous un arbre. Le Bouddha venant d’atteindre l’Éveil, il y avait une luminosité qui émanait de tout son être. On nous dit que c’était comme si une lumière brillait de son visage : il était heureux, serein, plein de joie. Dona fut très impressionné par son apparence, et il semble qu’il ait ressenti que ce n’était pas un être humain ordinaire, et peut-être pas un être humain du tout. Se rapprochant, il alla directement au cœur du sujet, comme c’est la coutume en Inde en ce qui concerne les choses religieuses. Il dit : « Qui es-tu ? »

    Les anciens indiens croyaient que l’univers était stratifié en divers niveaux d’existence, qu’il n’y a pas que des êtres humains et des animaux, comme nous le croyons, mais aussi des dieux, des esprits, des yaksas, des gandharvas, et toutes sortes d’autres êtres mythologiques habitant un univers à plusieurs étages, le niveau humain n’étant que l’un des nombreux étages. Dona demanda donc : « Es-tu un yaksa ? » (un yaksa étant un esprit sublime assez terrifiant vivant dans la forêt). Mais le Bouddha dit : « Non ». Simplement « Non ». Dona essaya alors à nouveau : « Es-tu un gandharva ? » (une sorte de musicien céleste, un bel être chantant, tel un ange). Une fois encore, le Bouddha dit : « Non », et Dona demanda encore : « Alors, es-tu un deva ? » (un dieu, un être divin, une sorte d’archange). « Non ». Sur cela Dona pensa : « C’est étrange. Il doit être un être humain, après tout ! » Et il lui demanda aussi cela, mais le Bouddha dit encore : « Non ». Dona fût alors tout perplexe, et il lui demanda : « Si tu n’es aucune de ces choses, alors qui es-tu ? » Le Bouddha répondit : « Les conditionnements mentaux qui permettraient de me décrire comme un yaksa ou un gandharva, comme un deva ou un être humain, tous ces conditionnements mentaux, je les ai détruits. Je suis donc un Bouddha. »

    Le mot pour conditionnements mentaux est samskra, qui signifie toutes sortes d’attitudes mentales conditionnées. Ce sont ces attitudes mentales conditionnées, ces volitions ou formations karmiques, telles qu’elles sont parfois nommées, qui, selon le bouddhisme et selon les croyances indiennes en général, déterminent la nature de notre renaissance. De toutes, le Bouddha était libéré, et il n’y avait donc rien qui puisse être pour lui la cause d’une renaissance en tant que yaksa, que gandharva, que dieu, ou même qu’être humain ; et tel qu’on le voyait il n’était en réalité aucune de ces choses. Il avait atteint l’état de conscience inconditionnée, quoique son corps puisse apparaître comme étant celui d’un homme. Il s’appelait donc le Bouddha, le Bouddha étant si l’on peut dire une incarnation, une personnification de l’esprit inconditionné.

    L’esprit humain procède par étapes, du connu à l’inconnu, et c’est ce que Dona essaya de faire. Voyant la glorieuse personne du Bouddha, il essaya de lui appliquer les seules étiquettes à sa disposition, les étiquettes de yaksa, de gandharva, etc., mais aucune d’entre-elles ne convenait. Pour nous, ceci est tout à fait approprié car il y a deux des catégories de Dona qui représentent des erreurs que nous commettons encore de nos jours quand nous essayons de comprendre qui était, ou qui est le Bouddha. Ce sont les catégories de « Dieu » et d’« homme », les deux seules catégories toujours à notre disposition en Occident. Une école de pensée dit : « Le Bouddha était un homme très bon, un saint homme même, mais ce n’était qu’un homme et rien de plus que cela ». C’est le point de vue, par exemple des catholiques qui écrivent sur le bouddhisme. C’est une sorte d’approche assez insidieuse. Quoiqu’ils puissent louer le Bouddha pour son amour merveilleux, pour sa compassion merveilleuse, pour sa sagesse merveilleuse, etc., ils prennent soin d’ajouter qu’après tout ce n’était qu’un homme, alors que Jésus-Christ était le Fils de Dieu. L’autre école dit : « Non, le Bouddha est pour les bouddhistes une sorte de Dieu. À l’origine c’était un homme, bien sûr, mais après sa mort ses disciples le déifièrent car ils voulaient quelque chose qu’ils puissent adorer ».

    Ces deux vues sont erronées. Le Bouddha était un homme, oui, un être humain, dans le sens où il a commencé comme tout être humain commence, mais ce n’était pas un être humain ordinaire, c’était un homme Éveillé. Et un tel être, un Bouddha, est, selon la tradition bouddhique, l’être le plus élevé dans l’univers, plus élevé même que ceux que l’on appelle des dieux. Dans l’art bouddhique les dieux sont représentés dans d’humbles positions, de chaque côté du Bouddha, le saluant et écoutant son enseignement.

    Une certaine confusion est apparue en Occident, à propos du fait que le Bouddha soit un dieu, ou soit Dieu, car nous voyons qu’il est vénéré (les bouddhistes offrent des fleurs à l’autel, allument des bougies, s’inclinent) et nous pensons que si les bouddhistes vénèrent quelqu’un de cette façon-là, cela veut dire que pour eux cette personne est Dieu. Mais c’est tout à fait erroné. En Orient, non seulement les bouddhistes, mais les gens en général ont une vision très différente de la vénération. En Inde, le même mot, pj, est utilisé pour le respect dû au Bouddha, dû à ses parents, dû à ses frères et sœurs plus âgés, dû à ses maîtres spirituels et séculiers, et dû à toute personne plus âgée ou respectable. Ce que font donc les bouddhistes, lorsqu’ils offrent des fleurs à l’image du Bouddha, est respecter ou honorer le Bouddha en tant qu’être Éveillé, et non l’adorer en tant que Dieu.

    Mais revenons à notre thème principal : connaître le Bouddha. Nous avons vu que « Bouddha » signifie « esprit inconditionné », ou « esprit Éveillé ». Connaître le Bouddha signifie donc connaître l’esprit dans son état inconditionné. Si l’on nous demandait donc maintenant : « Qui est le Bouddha ? », nous ne pourrions que répondre : « Vous êtes vous-même le Bouddha — potentiellement ». Nous ne pouvons réellement et vraiment arriver à connaître le Bouddha qu’en rendant réelle notre propre bouddhéité potentielle, dans notre vie spirituelle, dans notre méditation, etc. Ce n’est qu’alors que nous pouvons dire, par connaissance, par expérience, qui est le Bouddha.

    Mais nous ne pouvons pas faire cela d’un coup. Nous devons tout d’abord établir un contact vivant avec le bouddhisme. Nous devons arriver à quelque chose qui soit bien plus qu’une simple connaissance factuelle du Bouddha Gautama, des détails de sa vie terrestre, même si cela est très loin d’une connaissance de l’esprit inconditionné, d’une connaissance réelle du Bouddha. Ce quelque chose est ce que l’on appelle Aller en Refuge dans le Bouddha. Cela ne veut pas simplement dire réciter la formule « Buddham saranam gacchmi », quoique cela n’exclue pas une telle récitation. Cela veut dire prendre la Bouddhéité, prendre l’idée ou l’idéal de l’Éveil, en tant qu’Idéal spirituel vivant, en tant que notre objectif ultime, et faire tout notre possible pour le réaliser. En d’autres termes, ce n’est qu’en Allant en Refuge dans le Bouddha, dans le sens traditionnel, que nous pouvons vraiment savoir qui est le Bouddha. C’est une des raisons pour lesquelles, chez les Amis de l’Ordre Bouddhiste Occidental, nous attachons une si grande importance aux Refuges, et à Aller en Refuge non seulement dans le Bouddha, mais aussi dans le Dharma et dans le Sangha.

    En conclusion, ce n’est qu’en prenant Refuge dans le Bouddha, avec tout ce que cela implique, que nous pouvons réellement et vraiment répondre, à partir de notre cœur, de notre esprit, et de toute notre vie spirituelle, à la question : « Qui est le Bouddha ? »


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  • Comment appelle-t-on un homme doté d'une force d’esprit infrangible, d'une vision parfaitement claire et précise, d'une bienveillance universelle et sans limites ?  On l'appele un bouddha.

    L'homme qui devint le Bouddha naquit sous le nom de Siddartha Gautama, dans le nord de l'Inde, il y a plus de deux mille cinq cents ans. De naissance princière au sein d'un clan de guerriers, il se maria et eut un fils.

    Bien qu'il ait vécu dans le plaisir, le luxe et l'aisance, il ne cessait pas d'éprouver une profonde insatisfaction, au point qu'une nuit, alors qu'il était dans sa trentième année, après un dernier regard à son épouse et à son fils endormis, il se faufila silencieusement hors du palais.  Chevauchant son coursier, il atteignit les frontières de son royaume, se coupa les cheveux et la barbe, et revêtit la robe safran d'un ascète errant.

    Il vécut d'abord sous l'autorité des maîtres de l'époque, puis forma avec cinq autres disciples son propre groupe. Il acquit une certaine renommée dans la pratique des austérités, mais après avoir mené cette sorte de vie pendant six années, il dut en arriver à la conclusion qu'il était encore loin de pouvoir transcender, ou comprendre, la condition humaine.

    Lorsqu'il décida de renoncer à la pratique des austérités, le reste du groupe, scandalisé, s'éloigna de lui en disant qu'il était retourné à une vie inférieure. Il partit alors dans la forêt, seul. Là, il demeura, avec une force renouvelée, développant la concentration avec la pratique de la méditation.



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