• LE HAIKU

    Déjà dans le Japon médiéval la poésie était un art.
    Dans les cours des shoguns on récitait des poèmes.
    Il existe 3 grandes formes de poésie japonaise : le haïku le plus connu, le tanka et le renku.

    Le haïku, petit poème très court, comporte 17 syllabes sur seulement 3 lignes, comportant respectivement 5, 7, 5, syllabes.
    Donc très court mais très évocateur ils sont intuitifs : un moment de la vie, un instant de nature. Rappellant toujours une saison.

     

    kono aki wa
    nande toshiyoru
    kumo ni tori
    Basho  Cet automne-ci
    pourquoi donc dois-je vieillir ?
    oiseau dans les nuages

    la traduction en français ne corespond pas aux 17 syllabes.

     

     

    Basho Matsuo (1644 – 1695) est connu comme le premier grand poète
    de l'histoire du haïku.
    Ses haïkus sont quelques fois un peu théâtraux, mais la plaisanterie,
    la mélancolie sont présentes, tout en rappelant la grandeur de la nature
    et l’aspect éphémère de l’homme.

    Un vieil étang
    Une grenouille saute
    Des sons d'eau
    Basho

    Rien ne dit
    dans le chant de la cigale
    qu'elle est près de sa fin
    Basho


    Presque tous les japonais connaissent quelques haïku des plus grands poètes.


    Le haïku fait partie de la culture et du patrimoine japonais.
    Les occidentaux connaissent souvent ce qu’est un haïku, mais pour eux il n’aura jamais la même sensibilité ni le même zen.

    Chacun peut faire des haïku, mais pas essayer de copier, surtout rester soi-même dans sa pensée.


     

    Haiku japonais classiques
     
    De bouger il n'a pas l'air.     
    Pourtant il travaille dur
    Son champ, le paysan!
    Kyorai 

    Dans le vieil étang
    Une grenouille saute
    Un ploc dans l'eau!
    Basho

    Sur la cloche du temple
    S'est posé un papillon
    Qui dort tranquille.
    Buson

     Tout a brûlé
    heureusement, les fleurs
    avaient achevé de fleurir.
    Hokushi

    Qui se soucie de regarder
    La fleur de la carotte sauvage
    Au temps des cerisiers?
    Sodo
     
    Un superbe cerf-volant
    S'est envolé
    De la hutte du mendiant.
    Issa
     
    Sur mon chapeau
    La neige me paraît légère
    Car elle est mienne.
    Kikaku
     
    Sur mon chapeau
    La neige me paraît légère
    Car elle est mienne.
    Kikaku
     
    Une fleur tombée
    Remonte à sa branche
    Non, c'est un papillon!
    Moritake

      Cet automne
    Je n'ai pas d'enfant sur les genoux
    Pour contempler la lune.
    Onitsura

    Le voleur
    M'a tout emporté, sauf
    La lune qui était à ma fenêtre.
    Ryokan

    Que n'ai-je un pinceau
    Qui puisse peindre les fleurs du prunier
    Avec leur parfum!
    Shoha


    votre commentaire
  • TOYOTOMI HIDEYOSHI ( 1536-1598 ): :
    Homme au destin exceptionnel, Hideyoshi est probablement le guerrier le plus fascinant de l'histoire du Japon. De condition modeste, voire basse, selon les critères de l'époque, il va atteindre le pouvoir absolu sur l'ensemble du Japon qu'il va unifier, puis tenter de pacifier.

    Né en 1536 à Owari, ce simple lieutenant de Nobunaga Oda, va vite se distinguer par son génie militaire. Il conquit le fief d'Ômi, puis de nombreux autres ( Himeyama, Takamatsu, Tottori ) en place de Nobunaga qui utilisait sa capacité stratégique à mener les batailles.

    Après l'assassinat de son chef, Hideyoshi saisit l'opportunité de prendre le pouvoir absolu en se débarrassant des anciens lieutenants de Nobunaga. Seul Tokugawa Ieyasu accepte sa suprématie, les autres sont impitoyablement vaincus et leurs fiefs annexés. Les années de guerre vont durer jusqu'en 1585, où il reçoit de l'empereur le titre de Kampaku. A cette époque, seuls l'extrême Nord et l'extrême Sud du Japon lui résiste encore.

    En 1587, le sud est vaincu. Il profite alors de son pouvoir exclusif pour expulser les Chrétiens, et prohiber les armes des paysans ( katana-gari ), renforçant ainsi la classe des bushis. Sa dernière conquête se fit au dépends des Hôjô d'Odawara qui capitulèrent en 1590. Un an plus tard, le Nord était à son tour vaincu. En 1592, arrivé au faîte de sa gloire, il nomma son neveu Kampaku et prit le titre de Taîko.

    Mais ses succès militaires l'entraînèrent trop loin. Il envoya deux fois de suite ses armées à la conquête de la Corée voisine. Battue deux fois, l'armée Japonaise dut se replier. Ce fut cette défaite amère, après tant de succès, qui vit sa mort en 1598. Son fils, Hideyori, ne pourra jamais prendre sa succession. Tokugawa Ieyasu attendait son heure depuis déjà trop longtemps ...
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

      ODA NOBUNAGA ( 1534-1582 ):
    Premier des trois "unificateurs" du Japon, Oda Nobunaga est probablement celui qui incarne le mieux la fin du règne des Bushis au Japon. Né en 1534, il hérite de son père,17 ans plus tard, le château de Nagoya et son domaine. Pendant 31 ans il ne va avoir de cesse qu'augmenter son fief et devenir ainsi le premier seigneur du Japon.

    N'hésitant pas à supprimer tout ceux qui se trouve sur son passage ( dont son frère Nobuyuki ), ou à exiler ses propres parents, il s'en prend en 1560 au seigneur Imagawa qu'il bat à la bataille d'Okehazama. Son alliance stratégique avec Tokugawa Ieyasu lui ouvre alors la porte de nombreuses conquêtes. En moins de 8 ans, il arrive au pouvoir militaire suprême et nomme lui même le nouveau Shogun Ashikaga Yoshiaki, dont il réduit immédiatement les pouvoirs.

    Mais sa soif de conquête ne s'arrête pas là. Il réduit successivement les familles Asakura ( 1570), Asai ( 1573 ), et les puissantes sectes religieuses des Ikkô Ikki (1574 ). Mais il va se heuter soudainement à la puissance conjointe du Shogun Ashikaga et du fameux Takeda Shingen qui vont le battre à la bataille de Mitagahara. Oda Nobunaga prendra sa revanche à la bataille de Nagashino ( 1575 ).

    Son règne n'est pourtant pas assuré, il contrôle le centre du Japon, mais déjà une nouvelle coalition se forme pour lui résister. Le daimyo de la province d'Aki, Môri Terumoto, s'allie aux puissantes sectes religieuses, mais sans succès. En 1582, Oda Nobunaga en a finit avec ses ennemis, et l'Empereur le nomme Shogun.

    Au moment où il essayait d'étendre sa domination au sud du Japon, il est trahi par l'un de ses généraux Akechi Mitsuhide, et contraint de se faire Seppuku le 21 Juin 1582.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     


     TOKUGAWA IEYASU ( 1543-1616 ):
    Peut-être plus un grand stratège en politique qu'un grand général, Tokugawa Ieyasu est celui qui profitera le plus de l'unification du Japon en instaurant une dynastie de Shogun qui allait durer..... presque 300 ans !

    Né en 1543, sa vie est rapidement mouvementée. Donné en otage au clan Imagawa, il capturé par le clan Oda et gardé prisonnier. Libéré, il retourne auprès de Imagawa Yoshimoto, qui sera tué par Oda Nobunaga à la bataille de Okehazama en 1560. Le jeune Ieyasu retourne donc dans le clan Oda pour la deuxième fois... mais il y fait merveille comme jeune général, en conquérant de nombreuses provinces. Il combattit notamment Takeda Shingen.

    En 1582, à la mort de Nobunaga Oda, il s'oppose brièvement à Toyotomi Hideyoshi pour le pouvoir. Mais en fin tacticien, il préfère laisser Hideyoshi continuer le travail difficile d'unification du Japon. A la mort de Hideyoshi en 1598, sa patience fut récompensée. En une seule bataille ( Sekigahara 1600 ), il se débarrasse de ses concurrents, et hérite d'un Japon déjà uni.

    Il va alors stabiliser cette toute jeune nation à peine pacifiée. En créant un système complexe d'obligation de résidence de tous les seigneurs du Japon, il oblige ces derniers à de coûteuses dépenses. Incapables alors de lever des armées, ceux ci ne peuvent plus l'inquiéter. A sa mort en 1616, sa famille hérite d'un pouvoir fort pour les 3 siècles à venir.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     MINAMOTO NO YORITOMO ( 1147-1199 ):
    Guerrier et premier Shogun du Japon, il est le fils de Minamoto no Yoshitomo qui combattit Taira No Kiyomori. Gracié par ce dernier, il est élevé par des partisans de son père, et cherche à venger celui-ci. Il combat et triomphe des Taira à la bataille d'Ichi no Tani et les anéantit à la bataille maritime de Dan no Ura. Il devient alors le maître incontesté du Japon

    Jaloux des succès militaires de ses frères, il exécute ceux ci : Yoshinaka en 1184 et Yoshitune en 1189, afin de garder seul le pouvoir. Il établit alors son gouvernement militaire loin de l'influence de Kyôto, dans la ville de Kamakura ( qui donnera son nom à l'une des 7 grandes périodes du Japon ). Ce Bafuku " gouvernement sous la tente " impose sa loi à l'Empereur qui doit nommer Yoritomo au titre de Shogun. C'est le début d'une domination militaire au Japon pour 700 ans. Yoritomo profite peu de cette gloire, il meurt en 1199 d'une chute de cheval.

    Sa succession est difficile et reste en butte à la famille de sa femme, les Hôjô. Ceux élimineront plusieurs de ses fils et finiront par prendre le pouvoir avec le titre de Shikken ( régents ) des Shogun suivants ( Minamoto et Kûjo ).
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     ASHIKAGA TAKAUJI ( 1305-1358 ):
    Fondateur de la deuxième plus grande dynastie de Shogun du Japon, et général de Hôjô Takatoki, il se rebella contre ce dernier et prit le parti de l'Empereur Go Daigo qui voulait redonner le pouvoir à la Maison Impériale. En 1333, Ashikaga Takauji mit ainsi fin au Bakufu de Kamakura qui gouvernait le Japon depuis 150 ans, et rétablit l'autorité de l'Empereur.

    Mais il se retourna aussitôt contre Go Daigo, battit les troupes Impériales et rentra à Kyôto en vainqueur. Il installa alors un nouvel Empereur, Kômyô, qui en retour le nomma Shogun. Le nouveau gouvernement s'installa à Kyôto dans le quartier de Muromachi, qui donna son nom à cette nouvelle époque. Mais l'Empereur Go Daigo ne renonça pas à régner, et le Japon connut, durant 60 ans, deux cours Impériales en même temps : celle du Nord ( Kômyô ) et celle du Sud ( Go Daigo ).

    Mais le pouvoir de la lignée Ashikaga était assuré. Pas moins de 15 Shogun Ashikaga gouvernèrent le Japon de 1338 à 1573, soit 235 ans de règne continu. A sa mort Takauji était reconnu comme un chef militaire incontesté, mais également un poète de Waka renommé, un bon peintre et un musicien accompli.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      TAIRA NO KIYOMORI ( 1118-1178 ):
    Personnage clé de l'histoire du Japon puisqu'il va faire basculer d'un seul coup celle-ci de la période Héian, raffinée et aristocratique, à l'époque Kamakura, dominée par la guerre et les Bushis.

    Né en 1118, il devient sun personnage très important à la cour de l'Empereur, où il cumule les charges. Peu à peu cette accumulation de privilège lui donne des ambitions, et peu à peu commence à imposer sa volonté à l'Empereur. Dans cette tâche il se heurte au clan Minamoto, qui lui aussi souhaite profiter de la faiblesse impériale. La tension se transforme en guerre et Taira no Kiyomori bat les Minamoto à la bataille de Heiji no ran ( 1160). Il fait preuve à cette occasion d'une rare sauvagerie en exterminant jusqu'au dernier les membres du clan Minamoto.

    Après avoir assis son pouvoir et renvoyé l'Empereur à Fukuhara-Kyô ( Kobe ), il battit les religieux bouddhistes du temple Onjô-ji d'Otsû. Mais son pouvoir va être de courte durée. Quelques années plus tard, il meurt ( 1178 ), en laissant sur le trône un petit fils, Antoku, qui sera à son tour anéanti, à la bataille de Dan no Ura ( 1185 ) par le seul Minamoto qui avait survécu au massacre 25 ans plus tôt : le futur premier Shogun du Japon : Minamoto no Yoritomo. La vie de Taïra no Kiyomori est décrite dans le classique japonais " Heiké Monogatari"
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      TAKEDA SHINGEN ( 1521-1573 ):
    Grand général Japonais dont la vie fut une succession de batailles et de combats dans le but d'accroître son domaine familial. Il était le descendant d'une très longue lignée de Shugo ( gouverneur militaire représentant le Shogun ) depuis l'époque Kamakura.

    Dés qu'il succède à son père en 1541, il mène pendant 32 ans son armée contre les autres seigneurs. Son premier grand ennemi est Uesugi Kenshin qu'il finit par vaincre après 11 années de combat acharnés ( 1553-1564 ). Puis viennent une succession d'alliances et de retournements de situations qui vont l'amener à s'allier puis à s'opposer à Oda Nobunaga et Tokugawa Ieyasu, Imagawa Yoshimoto, et le clan des Hôjô.

    Le génie militaire de Takeda Shingen lui permettra de tenir tête et de vaincre tous ses ennemis jusqu'à sa mort en 1573. Son fils sera moins chanceux et vaincu, ainsi que l'ensemble du clan Takeda, à la bataille de Nagashino en 1575, par Oda Nobunaga. Un film d'Akira Kurosawa ( Kagemusha -1980) retrace l'épopée finale du clan Takeda.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      UESUGI KENSHIN ( 1530-1578 ):
    Général Japonais qui connut une vie rythmée par les succès et les défaites face aux plus grands personnages du Japon. Né en 1530, en pleine période "Sengoku Jidai", il dispute la succession de son père à son frère aîné et le renverse en 1549.

    Adopté par son suzerain, Uesugi Norimasa, il quitte son ancien nom de famille, Nagao Terutora, pour s'appeler dorénavant Uesugi Kenshin en 1561. Commence alors une série d'affrontements successifs avec ses puissants voisins. Successivement il s'attaqua à Takeda Shingen, au clan Hôjo d'Odawara, puis à Nobunaga Oda pour étendre son domaine, mais sans véritable succès. Il réussit néanmoins à résister à des armées beaucoup plus puissantes que les siennes par son génie militaire.

    En 1571, suivant une tradition assez fréquente à cette époque, il se fit religieux bouddhiste, tout en continuant à diriger son clan. Mais en 1578, sur le point d'attaquer de nouveau Oda Nobunaga, il mourut. Il reçut le nom posthume de Shinkô.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      KUSUNOKI MASASHIGE ( 1294-1336 ) :
    Général au destin tragique qui combattit sous les ordres de l'Empereur Go-Daigo lors de la restauration Impériale. Né en 1294, Kusunoki Masashige fait partie d'une famille de la noblesse rurale du Kawachi. Son domaine, assez modeste, ne lui permet de faire partie des grands généraux de son époque, et ce, malgré ses dons évidents pour la stratégie militaire.

    Son destin va basculer en Septembre 1331. L'empereur Go-Daigo réfugié dans un temple après l'échec de la restauration Impériale contre le Bafuku, lui demande son aide. A partir de cet instant, le général de 37 ans va se dévouer entièrement à la cause Impériale. Son château d' Akasaka ayant été attaqué et détruit par les troupes du Shogun, il s'enfuit pour réunir des Bushis et reprendre le combat. Il pratique alors une politique de guérilla contre les troupes de Kamakura, en désorganisant totalement celles-ci.

    La victoire de Go-Daigo et de son nouvel allié Ashikaga Takauji ( voir ci-dessus), laisse un peu de côté le fidèle Masashige. Mais celui prouve encore une fois sa fidélité à l'Empereur en combattant les troupes du nouveau Shogun Ashikaga qui vient de se retourner contre l'Empereur. Il oppose un dernier combat à la bataille de Minatogawa le 5 Juillet 1336. Débordé par des troupes bien supérieures, Kusunoki Masashige succombre après un combat désespéré. Il reste dans la mémoire collective des Japonais, comme un modèle de loyauté à la cause Impériale.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      SANADA YUKIMURA ( 1567-1615 ) :
    De son vrai nom, Sanada Nobushige est souvent comparé à Kunosoki Masahige pour sa fidélité totale à une cause perdue d'avance. Né en 1567, il est le fils du seigneur d'Ueda, fief vassal de Toyotomi Hideyoshi. Yokimura combat pour ce dernier en Corée en 1587, et à la mort de ce dernier en 1598, il fait partie des fidèles qui protégent son fils Hideyori contre Tokugawa Ieyasu.

    La bataille de Sekigahara, qui donna la victoire à Tokugawa, sépara sa famille en deux. D'un côté, Yukimura et son père Masayuki pour les Toyotomi et de l'autre son frère Nobuyuki qui servit les Tokugawa. Gracié après la bataille, Sanada Yukimura va néanmoins continuer à rester fidèle à son ancien seigneur Toyotomi et à protéger son fils.

    En 1615, alors que Tokugawa Ieyasu décide d'en finir avec Hideyori, Sanada Yukimura tient tête courageusement aux 200.000 hommes de Tokugawa. Quand il voit que la situation est désespérée, il tente d'assassiner Ieyasu en pénétrant par surprise dans son camp. Il réussit presque son attaque, mais est décimé avec ses 3.000 hommes par des renforts arrivés en hâte. Le chateau d'Osaka tombe le lendemain. Le grand romancier Yasushi Inoue a consacré un livre à Sanada Yukimura.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      DATE MASAMUNE ( 1567-1636 ) :
    Un des grands seigneurs Japonais dont la renommée s'étendit au delà du métier des armes. Né la même année que Sanada Yukimura, il choisit un destin tout à fait opposé. Il agrandit tout d'abord son domaine aux dépends de ses voisins le clan Aizu et confisqua en 1589 leur chateau qu'il donna à son maître Toyotomi Hideyoshi. Il suivit ensuite celui-ci dans sa première campagne d'invasion de la Corée en 1592, puis en 1597.

    Son destin change en 1600, car fin politique, il pressent la force de Tokugawa Ieyasu, et l'assiste à la bataille de Sekigahara, s'assurant ainsi un vaste domaine et un confortable revenu de 620.00 kokus ( unités de riz ). Conscient que l'époque des guerres est terminée, il va utiliser son argent à développer la région de Sendai où réside son chateau. Raffinage du sel, industrie de la soie, élevage des chevaux le rendent rapidement prospère.

    Son sens politique l'incite également à considérer avec bienveillance la religion chrétienne. En 1613, il envoie ainsi en Europe la première délégation Japonaise, qui rencontrera le Pape Paul V. Mais l'interdiction de la religion chrétienne par le shogunat Tokugawa, l'amène par allégeance, à pourchasser lui-même les chrétiens. Malgré ce semi-échec, Date Masamune avait ainsi démontré un sens politique et stratégique inné. Ayant perdu un oeil, il était facilement reconnaissable sur le champ de bataille, ainsi que par son Kabuto ( casque ) dont l'ornement était une demi lune asymétrique.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      ISHIDA MITSUNARI ( 1560-1600 ) :
    Principal adversaire de Tokugawa Ieyasu à la bataille de Sekigahara, Ishida Mitsunari naquit en 1560 dans la province d'Omi, et devint à l'âge de 25 ans un des principaux généraux gouverneurs de Toyotomi Hideyoshi qui fut impressionné par sa maîtrise de la cérémonie du thé ( Chanoyu ). Durant plusieurs années, il géra la ville de Sakai avec de remarquables résultats, qui lui valut encore plus l'estime de Hideyoshi.

    En 1592, il participa à la campagne de Corée où il occupa le titre d'administrateur des Territoires occupés par les troupes Japonaises. En 1595, à 35 ans, il reçut de Hideyoshi un fief de 190.000 Koku ( unité de 180 litres de riz ) et le chateau de Sawayama. Au faîte de sa puissance, il fut choisi par le maître du Japon pour être l'un des cinq Bugyô, qui devait gouverner le pays après sa mort et protéger son fils Hideyori.

    A la mort de Hideyoshi, des tensions entre Ishida Mitsunari et Katô Kiyomasa rompirent le fragile équilibre des 5 administrateurs. Tokugawa Ieyasu en profita pour attaquer les partisans du fils de Hideyoshi. La bataille de Sekigahara lui donna la victoire et le pouvoir sur tout le Japon. Capturé durant la bataille, Ishida Matsunari fut exécuté à Kyôto quelques semaines plus tard. Lors de son exécution, il regarda tous les Daimyos qui avaient trahi le camp de Hideyoshi, et beaucoup détournèrent le regard.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      AKECHI MITSUHIDE ( 1526-1582 ) :
    Né en 1526 dans la province de Mino, il rejoint assez rapidement le service d'Oda Nobunaga qu'il sert fidèlement. Pour le remercier, celui-ci lui donne le chateau de Sakamoto, et quelques années plus tard la province de Hyûga. Ses exploits continuent : il conquiert la province stratégique de Tamba ( Kyôto ) pour le compte de son seigneur. C'est cette victoire qui va permettre à Nobunaga d'accéder à l'Empereur et donc au pouvoir.

    Toujours présent aux côtés de son seigneur, il fait partie de sa garde rapprochée. Pourtant l'impensable se réalise le 01 Juin 1582. Alors que Nobunaga s'apprête à venir en renfort de Toyotomi Hideyoshi, son principal général, Akechi Mitsuhide décide de profiter de sa faible escorte pour l'attaquer et l'assassiner. Oda Nobunaga doit se suicider, avec l'un de ses fils, dans les flammes du temple Honnô-ji de Kyôto où il passait la nuit.

    Rapidement, Akechi Mitsuhide oblige l'Empereur à le nommer Shogun et fait raser le chateau d'Azuchi, détruisant ainsi le siège du pouvoir de Nobunaga. Mais Hideyoshi signe la paix avec le clan Môri, dont il assiégeait le chateau de Takamatsu, et revient rapidement à Kyôto avec son armée. Il bat les troupes de Akechi à la bataille de Yamazaki ( 2 Juillet 1582 ). Akechi essaie de fuir, mais est reconnu deux jours plus tard par des paysans qui le tuent. Ainsi s'achève le destin du "Shogun de 13 jours", dont le nom reste entaché de traîtrise dans l'histoire du Japon.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      ASAI NAGAMASA ( 1545-1573 ) :
    Destin tragique que celui de ce seigneur de la guerre qui disparut avec son clan pour s'être opposé à la volonté de Nobunaga Oda. Né en 1545 dans la province d'Ômi, il était le fils du seigneur d'Odani. A la mort de son père, il prit le commandement du chateau familial et de ses territoires en servant toujours fidèlement son suzerain le clan Kyôgoku.

    En 1565, son destin va s'accélérer. Afin de sceller son alliance avec Oda Nobunaga, il épouse la soeur cadette de ce dernier, pourtant déjà mariée à Shibata Katsuie. Mais la volonté de conquête de Nobunaga inquiète tous les grands seigneurs Japonais. C'est le cas de Asai Nagamasa qui , malgré son alliance et son mariage, veut porter assistance à son ami Asakura Yoshiage, menacé par le clan Oda.

    En 1570 il se retourne contre son beau-frère et le menace sérieusement quand ce dernier tente de s'emparer de Kyôto. La manoeuvre est proche de réussir, mais le génie militaire de Hideyoshi, principal général du clan Oda sauve la situation à la bataille de Anegawa. Asai Nagasama s'allie alors à la coalition de Takeda Shingen pour abattre le clan Oda, en 1573. Mais la mort du grand général devant le chateau de Noda brise la coalition et renverse la situation. Assiégé dans son chateau d'Odani, il se fait seppuku à 28 ans et disparaît avec son clan. C'est Toyotomi Hideyoshi qui hérite de tous ses domaines.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
    + KATO KIYOMASA ( 1562-1611 ) :
    Ami intime de Toyotomi Hideyoshi est également l'un des plus grands généraux Japonais connu par ses combats et ses victoires spectaculaires. Son premier grand fait d'armes remonte à la bataille de Shizugatake ( 1583 ). A 21 ans, ce jeune Bushi devient l'une des "7 lances" ( Shichihon Yari ) de Hideyoshi qui lui attribue la moitié de la province de Higo, et son chateau de Kumamoto.

    En 1592, à l'âge de 30 ans, il prit le commandement d'une partie de la première expédition en Corée. Il s'y distingua si bien que Hideyoshi le renvoya en 1597 pour la deuxième tentative d'annexion du royaume Coréen. Kato Kiyomasa remporta plusieurs victoires, et sa défense du chateau de Ulsan fut si exemplaire que ses soldats l'appelèrent Kishôkan ( le Général-Démon ).

    Après la mort de Hideyoshi, il prit le parti de Tokugawa Ieyasu, malgré sa fidélité exemplaire à son ancien maître Hideyoshi. Il s'illustra , de nouveau, à la bataille de Sekigahara ( 1600 ) et reçut en récompense la deuxième moitié de la province de Higo, soit un domaine de 520.000 kokus. Adepte de Nichiren, il prit le nom de Seishôkô quelques années avant sa mort qui survint en 1611.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     
      SHIBATA KATSUIE ( 1530-1583 ) :
    Entièrement dévoué à la cause de Oda Nobunaga, il resta fidèle à celui-ci après sa mort, ce qui lui valut l'inimitié de Toyotomi Hideyoshi et le conduisit à sa perte. A trente ans, ce jeune général débute les campagnes auprès du jeune Oda Nobunaga, en 1560. Il gagne pour lui de nombreuses victoires, dans les provinces d'Ise et d'Omi, notamment contre les sectes Ikko-Ikki qui s'opposèrent si durement à son maître.

    Son fait de gloire survient durant le siège du chateau de Chôkoji, en 1570. Alors que Katsuie est enfermé avec ses troupes dans sa citadelle, depuis de trop nombreuses semaines, il décide un coup de force. Afin de stimuler violemment ses hommes, il brise lui-même les réserves d'eau du chateau, et lance une sortie désespérée avec ses Bushis. Il gagne la bataille.

    Oda Nobunaga, qui lui avait offert sa soeur ( O-Ichi ) en mariage en 1557, le nomme gouverneur de la province d'Echizen en 1575. Mais 7 ans plus tard, à la mort de Oda, Katsuie se retrouve face à Hideyoshi qui veut écarter les fils de Nobunaga du pouvoir. La bataille décisive a lieu à Shizugatake le 24 Avril 1583. Elle scelle la défaite du clan Shibata. Katsuie se réfugie dans son chateau de Kita no Shô, où il commet le Seppuku.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     MAEDA TOSHIIE ( 1538-1599 ) :
    Comme Toyotomi Hideyoshi, ce général Japonais connut une ascension sociale rapide grâçe aux temps troublés de la période Sengoku Jidai. Né dans la province d'Owari, il fut appellé comme simple page auprès d'Oda Nobunaga. Il suivit celui-ci sur tous les champs de batailles, et peu à peu, se vit confier des responsabilités dans l'armée du clan Oda.

    Son acte de gloire survint à la bataille de Nagashino en 1575 où il commande l'ensemble des arquebusiers ( Teppô Ashigaru ) qui donnent la victoire finale à Nobunaga sur le clan Takeda. En récompense, Maeda se voit accorder la province de Noto, et du même coup le rang de Daimyô. En 1582, à la mort de Nobunaga, il fait le bon choix en soutenant Hideyoshi contre son rival Shibata Katsuie. Cet acte d'allégance lui vaut le domaine de Kanazawa, où il fait bâtir un chateau.

    Une de ses filles ( Kaga-dono ) devient concubine de Toyotomi Hideyoshi. Ceci rapproche singulièrement les deux hommes. Ceci explique qu'en 1595, 3 ans avant la mort de Hideyoshi, celui-ci chosit Maeda Toshie comme l'un des 5 régents ( Go-Taïrô ) chargés de veiller sur son fils après sa mort. Mais Maeda Toshiie mourra un an après son maître, avant de voir Tokugawa Ieyasu s'emparer du pouvoir.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     MÔRI TERUMOTO ( 1553-1625 ) :
    Ce grand général de l'ère Momoyama n'a gagné que peu de batailles, mais pourtant est devenu l'un des plus grands Daimyos de son époque. Né en 1553, et fils aîné de Môri Takamoto, il succède dés l'âge de 18 ans à son grand-père, le seigneur du clan Mori. Du jour au lendemain, il se retrouve ainsi le plus puissant Daimyo de son temps avec plus de dix provinces à gouverner.

    En 1573, deux ans après son accession au pouvoir, il donne refuge au Shogun Ashikaga Yoshiaki contre l'avis de Oda Nobunaga. Non content de cette première opposition avec le futur maître du Japon, il n'hésite pas à aider les défenseurs du Ishiyama Hongaji en leur faisant parvenir des armes.et des munitions. Ce n'est donc pas une surprise si en 1582, Oda Nobunaga lance ses troupes, et son meilleur général, Toyotomi Hideyoshi, à l'assaut du clan Môri. Le chateau des Môri de Takamatsu résiste si bien aux tentatives de Hideyoshi que Nobunaga s'apprêtant à venir prêter main forte à Hideyoshi est assassiné par Akechi Mitsuhide.

    Môri Terumoto comprend alors qu'il vaut mieux s'entendre avec Hideyoshi, plutôt que de tout perdre. Grâce au moine Ankokuji Ekei, il devient l'un des principaux vassaux de Hideyoshi, et prend part aux expéditions de Kyushu ( 1587 ) contre le clan Shimazu, mais également aux deux campagnes de Corée ( 1592 et 1597 ). En 1595, Hideyoshi en fait l'un des 5 Gotairô qui devront veiller sur son fils. 5 ans plus tard, il prend donc le parti de Ishida Mitsunari à la bataille de Sekigahara en 1600. Battu, il est condamné par Tokugawa Ieyasu à rentrer dans les ordres, et à se retirer de la vie publique au chateau de Hagi où il meurt à l'âge de 72 ans.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     UESUGI KAGEKATSU ( 1555-1623 ) :
    Neveu du grand Uesugi Kenshin, et élevé par ce dernier. En 1578, à la mort de Kenshin, il doit lutter contre le fils adoptif, Uesugi Kagetora, pour le contrôle complet du clan. Pour ce faire, il n'hésite pas à s'allier au fils de Takeda Shingen, l'ancien ennemi de son oncle. En 1579, il possède enfin le pouvoir et s'engage rapidement dans une guerre contre Oda Nobunaga, pour la défense de son territoire.

    Après la mort de Nobunaga, Kagekatsu s'allie avec son successeur, Toyotomi Hideyoshi. Une véritable amitié lie les deux hommes. Le nouveau maître du Japon lui octroie une place de choix parmi ses vassaux en lui donnant le fief de Kasugayama et ses 550.000 Kokus. Il participe alors au siège d'Odawara ( 1590 ) et conquiert pour son maître les citadelles de Matsuida, Hachigata et Hachiôji. Pour le récompenser, Hideyoshi le nomme, à son retour de l'expédition de Corée, comme l'un des 5 Go-Tairo ( Grand Ancien ).

    Sa fidélité à son ancien maître l'amène à combattre Tokugawa Ieyasu à la bataille de Sekigahara en 1600. En punition, Ieyasu lui confisqua son domaine et l'éloigna dans la province de Yonezawa, avec un revenu en forte diminution. Pourtant en 1614 et 1615, Uesugi Kagekatsu accepte de participer au siège d'Osaka contre le fils de son ancien maître. Il meurt 9 ans plus tard à l'âge de 68 ans.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     HÔJÔ UJIMASA ( 1538-1590 ) :
    Ce grand seigneur Japonais est le fils présumé de Hojo Ujiyasu, dont il hérite le pouvoir à la mort de ce dernier. Son domaine, alors, est vaste ( provinces du Kantô, de Musashi et de Sagami ). A une époque où tous les Daimyos rêvent d'étendre leurs domaines, Ujimasa prend une attitude prudente. Il renforce sa forteresse d'Odawara et l'entoure de places fortes bien ravitaillées.

    Cette stratégie se révèle payante. Que ce soient les Satake qui tentent de l'envahir en 1571 ou Takeda Shingen qui mène plusieurs incursions, personne ne parvient à s'emparer du territoire des Hôjô. En 1582, Hôjô Ujimasa sort de sa neutralité pour s'allier à Oda Nobunaga durant la bataille de Nagashino. Fort de cette alliance, il se retire en 1583, laissant un pouvoir apparement solide à son fils Ujinao.

    Mais Toyotomi Hideyoshi ne peut laisser autonome le clan Hôjô dans un Japon unifié qu'il dirige. Ujimasa devenant gênant, Hideyoshi lui impose de devenir son vassal, sitôt l'Ouest du Japon pacifié. Le clan des Hôjô refusant, l'armée de Hideyoshi attaque une après l'autre toutes les places fortes puis la forteresse d'Odawara. N'ayant pas compris combien la puissance de Hideyoshi était devenue irrésistible, Hôjô Ujimasa est battu et contraint de faire Seppuku à l'âge de 52 ans.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     IMAGAWA YOSHIMOTO ( 1519-1560 ) :
    Héritier d'une des plus grandes familles de l'époque Sengoku Jidai, il naît en 1519, dernier enfant d'une famille de trois fils. Son frère aîné, Ujiteru, disparaissant en 1536, Yoshimoto abandonne sa vie de monastère pour contester les droits de son autre frère à prendre la direction du clan familial. Il prend ainsi le pouvoir à 17 ans sur les provinces de Sugura et Tôtômi.

    Rapidement, il conteste les frontières qu'il partage avec le clan voisin des Matsudaira. Au prix de plusieurs guerres, il place ceux-ci sous sa coupe, et prend comme otage le jeune Matsudaira Takechiyo ( le futur Tokugawa Ieysau ). Ses relations sont également difficiles avec ses autres voisins. Il s'en prend, ainsi, successivement aux clans Oda, Hôjô et Takeda, au cours de plusieurs batailles.

    En 1554, il arrive néanmoins à bâtir une paix simultanée avec ses voisins du nord ( le clan Takeda ) et de l'est ( le clan Hôjô ). Son rêve de conquérir la capitale du Japon, Kyôto, semble enfin à sa portée. Il ne lui reste, en effet, qu'à traverser le petit domaine du clan Oda. Mais le jeune Oda Nobunaga, pourtant bien moins puissant, l'attaque par surprise et le tue dans son campement de campagne à Okehazama. Après cette défaite, le clan disparaît quelques années plus tard.


    votre commentaire
  •  HISTOIRE DES CHATEAUX -:
    Les premiers châteaux Japonais ne sont que des murs de pierres érigés et entourés de fossés. On en retrouve dès le 7éme siècle sous le nom de Chashi ou Kogo-Ishi, et érigés probablement par les Ainous. Avec l'arrivée au pouvoir des Bushis à l'ère Kamakura, les châteaux sont très peu nombreux. Les combats ont lieu entre cavaliers en face à face, et se cacher derrière des murailles est contraire à l'esprit de courage des guerriers Japonais.

    Il faut attendre la période de Muromachi ( 1333-1550 ) pour voir apparaître les premières forteresses de montagne ( Yamajirô ). Bénéficiant d'un emplacement escarpé, il s'agit souvent de temples ou de manoirs fortifiés, et difficilement prenables. Mais ces forteresses de montagne sont loin des terres riches qu'il faut contrôler et sont excentrées des voies de communication.

    C'est Oda Nobunaga qui le premier va construire des châteaux dans les plaines ( Hirajirô ). Ces forteresses bénéficiant de moins de défenses naturelles sont donc construites avec des murs plus résistants et plus larges. La taille du chateau, elle même, est plus conséquente. C'est même elle qui va démontrer la puissance du seigneur. On voit alors apparaître des citadelles de plus en plus énormes ( Azuchi, Osaka, Fushimi, Edo, Himeji ...). Un millier de forteresses seront ainsi construites en une centaine d'années seulement, entre 1550 et 1650. Mais la grande majorité seront rasées par le Shogun Tokugawa à partir de 1600, afin d'éviter les rebellions de Daimyos.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     L'ARCHITECTURE DES CHATEAUX -:
    L'architecture des châteaux Japonais se révèle assez proche de l'esprit qui a prédominé pour la construction des forteresses Européennes. En tout premier lieu, le plan des châteaux ( Nawabari ) est composé de deux à cinq enceintes concentriques. L'enceinte intérieure ( Hon Maru ) abrite le Tenshu. L'enceinte extérieure est, elle, entourée de douves ( Sotobori ), généralement remplies d'eau.

    Pour mieux défendre le chateau, les architectes Japonais ont imaginé un dédale assez savant de portes fortifiées ( Mon ) et de coursives composées de murs à angle droit, faciles à défendre par les assiégés. De même, l'ensemble des bâtiments et des tours renfermaient des trappes ( Ishiotoshi ) d'où les Bushis versaient huile bouillante ou pierres sur les assaillants.

    L'ensemble des murailles possédaient plusieurs tours de guet ( Yagura ) reliées entre elles par des passages couverts. Ceci permettaient de déplacer les troupes en toute sécurité pour intervenir en tout endroit du chateau. Les soldats y entreposaient également l'ensemble des armes, des provisions et y passaient de longues journées de garde.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     LES MURS DES CHATEAUX -:
    Certainement l'élément le plus important et le plus crucial pour la défense du chateau, le mur de pierre ( Ishigaki ) symbolise parfaitement le chateau Japonais. Sa plus grande particularité est sa forme incurvée nécessaire pour résister aux tremblements de terre fréquents dans l'archipel.

    Une autre raison de cette forme provient d'une particularité étonnante pour la construction d'un chateau : l'absence totale de mortier pour édifier ces murs gigantesques. Chaque pierre est en effet posé avec précision sur celle du dessous, le poids de l'ensemble garantissant la solidité de la construction ( méthode gobo zumi)

    Les murs des châteaux Japonais constituaient ainsi autant de défenses circulaires, obligeant les attaquants à parcourir des dédales meurtriers où beaucoup de Bushis perdaient la vie. Le château de Kumamoto, au sud du Japon, possède les plus beaux exemples de murs de défense encore visibles.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     LES PORTES DES CHATEAUX -:
    Eléments clés de la première ligne de défense des châteaux, les portes ( Môn ) des châteaux Japonais se sont compléxifiées au fil du temps, pour devenir de véritables places fortes. On pouvait compter jusqu'à 21 portes successives à franchir ( Himeji ) avant d'atteindre le donjon ( Tenshu), coeur du chateau.

    La première porte extérieure ( Ôtemon ) était généralement accessible par un pont en bois fixe qui franchissait les douves. Dés l'entrée, l'assaillant était enfermé dans une cour intérieure dont la seule issue était une autre porte massive située dans une chicane. De tous les côtés du bâtiment, des ouvertures permettaient aux défenseurs de tirer des flèches sur les intrus.

    Ce système de défense se répétait à chaque franchissement d'une enceinte extérieure ( Maru ) et constituait autant d'obstacles mortels pour les assaillants. Une des particularités de ces solides portes restait leur construction. Bâtie sur une base en pierre, leur structure était en bois, y compris la lourde porte. Pour éviter que l'ennemi ne soit tenté d'incendier le bâtiment, on recouvrait d'enduit protecteur les murs extérieurs. Mais cette précaution se révélait rapidement vaine face aux flèches enflammées.


    votre commentaire
  • LES ORIGINES :
    La légende veut que Minamoto no Tametomo soit le premier à avoir commis le Seppuku,en s'ouvrant le ventre, en 1156 après avoir tenté un coup d'état contre la capitale. Macabre pratique provenant de Chine et employées par les femmes afin de prouver qu'en n'étant pas enceinte, leur vertu restait intacte.

    Le Seppuku apparait donc à l'époque de Kamakura. Dans une période de guerre où l'on tue et torture, il valait parfois mieux se tuer soi-même pour échapper à la souffrance et l'humiliation. Mais pour prouver qu'on ne se tuait pas par lâcheté, le suicide était commis en public " Voyez comment va mourir un homme d'honneur"

    En 1716, le livre "Hagakure" va donner un sens encore plus dramatique au Seppuku en en faisant l'une des seules voies de réalisation pour le samouraï qui sera résumé par la phrase célèbre : " La voie du samouraï, c'est la mort."
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     LES OBLIGATIONS :
    Le suicide au Japon est la dernière manière d'assumer un échec. Ainsi on éteint la dette contractée par la faute commise. Il existe quatre grandes raisons de faire seppuku pour les samouraïs :

    -La défaite au combat : Le cas le plus connu. A la fin d'une bataille, plutôt que d'être capturé, le samouraï préfère se donner la mort lui-même. Ainsi il peut à la fois prouver son courage, et réparer l'échec de sa défaite. Il évite également, avec la torture, de livrer des secrets militaires de son clan.

    - Les remontrances :( Kanshi ) Souvent pratiqué par les vassaux du Shogun qui accompagnait leurs critiques au gouvernement par leur propre suicide. Cette tradition venait de Chine, où un poste spécial, le censeur impérial, permettait d'adresser ses plaintes à l'Empereur. Nobunaga Oda reçut un jour une lettre de reproches d'un des ses vassaux qui en commettant le Seppuku attira son attention sur la situation catastrophique du Japon.
     

     

     - La sanction pénale ( Tsumebara ) : Instituée par les Shogun Tokugawa, elle permettait d'éviter la prison ou l'exil aux samouraïs. Privilège accordé à la classe des hauts fonctionnaires militaires, elle épargnait la honte au samouraï et à tout son clan.

    - L'accompagnement dans la mort ( Junshi ) : Directement inspiré de la Chine, où cette pratique était répandue, elle était la seule raison qui ne faisait pas suite à un échec.
    Lors de la mort de son seigneur, les samouraïs prouvaient leur fidélité et leur attachement en suivant leur maître dans la mort. Cette pratique destructrice causa des pertes irréparables, ces Seppuku collectifs pouvant rassembler jusqu'à 500 guerriers, laissant leur clan exsangue et sans défense. Le Shogun Tokugawa promulgua un édit, en mai 1663, pour mettre fin à cette pratique qui conduisait à une dépense inadmissible de vies humaines.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     LE RITUEL :
    Le Seppuku se commettait en public, mais devant une assemblée restreinte. L'ensemble de la cérémonie était codifiée et le respect scrupuleux de ces codes était obligatoire.

    Sur le champ de bataille où le temps pressait, le guerrier précédait son geste d'un discours et si possible d'un poème d'adieu. En temps de paix, le samouraï habillé de blanc, écrivait un poème, agenouillé sur un tatami et dérrière des paravents préservant des regards.

    Avec un poignard spécial ( kusungobu) dont la lame est entourée de papier blanc, le samouraï pratiquait une double incision en croix dans l'abdomen. Une fois la deuxième incision pratiquée, un assistant ( kaishakunin ) placé dérierre lui, lui décollait la tête rapidement d'un coup de sabre. La douleur insupportable était ainsi stoppée, une fois que le samouraï avait fait preuve de son courage.

    Les femmes n'avaient pas le droit à ce cérémonial. Elles se coupaient la veine jugulaire avec un poignard ( tantô ) qu'elles possédaient toujours sur elles. Dans certains cas, avec une autre femme, elles se tuaient l'une l'autre en même temps.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     LES SEPPUKUS CELEBRES :
    L'histoire du Japon est parsemée de personnages célèbres morts par Seppuku. La légende populaire en fait souvent des héros, émue par le caractère désespéré et tragique de leur destins.

    Minamoto no Yoshitune : Frère du premier Shogun du Japon Minamoto no Yoritomo et général des armées de ce dernier. Ses victoires et sa célébrité le rendent insupportable à son frère. Pourchassé par les bushis du Shogun, il se donne la mort accompagné par son célèbre compagnon, le moine Benkei ( Yamabushi ).

    Hôjô Nakatori : En 1333 acculé à la défaite, ce seigneur de la guerre commit le Seppuku dans un temple près de Kyôto. 432 vassaux se tuèrent avec lui ( Junshi ). Un mois plus tard à Kamakura Hôjô Takatoki se suicide avec près de 500 de ses guerriers, et met fin ainsi à la dynastie de la famille Hôjô.

    l
     

      Les 47 Ronins : Episode très célébre de l'histoire japonaise. En 1701, le seigneur Asano Takumi no Kami est insulté par le maître de cérémonie du Shogun, Kira Kosukeno-Suke. Il blesse ce dernier d'un coup de sabre, et transgresse ainsi la loi du Shogun. La sentence est immédiate, il doit commettre le Seppuku.

    Mais ses vassaux refusent de pratiquer le Junshi ( suivre son maître dans la mort ). Ils deviennent alors des Ronins ( samouraïs sans maître ) qui ont failli à leur devoir. On se moque d'eux pour leur manque de courage et de fidélité...et on les oublie.

    Deux ans plus tard, en 1703, ils attaquent la demeure du maître de cérémonie, Kira Kosukeno-Suke, et le tuent. Les 47 ronins commettent alors le Seppuku et rejoignent leur maître dans la mort, après avoir prouvé leur fidélité. Cet épisode très connu de l'histoire du japon a fait l'objet de nombreuses pièces de théâtre, de romans et de films Japonais.
     

    --------------------------------------------------------------------------------
     

     LE SEPPUKU A l'ERE EDO :
    Après l'unification du Japon, la période des grandes batailles fut terminée, et le rôle des Bushis diminua fortement. De même, les occasions de démontrer la loyauté à son seigneur devinrent extrêmement rares, et les Samourais ne trouvèrent plus que dans le Junshi, l'occasion de prouver courage et fidélité. Mais, du coup, les ravages de cette pratique furent si élevés qu'en 1663, le Shogunat Tokugawa interdit purement et simplement cette coutume, l'assortissant de punitions graves sur la famille et les descendants du Samouraï qui enfreignait cette loi. Le cas le plus connu de désobéissance à cette obligation fut le Général Nogi qui se suicida à la mort de l'Empereur Meiji en 1912.

    Le Junshi étant interdit, l'esprit du Seppuku se dégrada assez rapidement. Les seuls cas de suicides permis restaient la réparation d'une faute personnelle (echec d'une mission, faute accidentelle ) , mais surtout la sanction pénale ( Tsumebura ). Dés lors, le cérémonial du Seppuku perdit beaucoup de son côté volontaire pour devenir une simple exécution. Le poignard ne devint même plus nécessaire. Un simple éventail était posé devant le condamné. Lorsque celui-ci s'en saisissait, le Kaishakunin le décapitait aussitôt. La volonté de prouver son courage du Bushi n'avait donc plus place dans une telle cérémonie. A l'ère Meiji, le Seppuku disparut totalement, et seul les actions des Kamikaze en 1945 le rappela à la conscience collective du peuple Japonais.
     


    votre commentaire
  • MIYAMOTO MUSASHI ( 1584-1645 ):
    Probablement le Samouraï le plus connu du Japon. Sa carrière exceptionnelle de maître d'armes et la philosophie qu'il tenta d'inculquer à travers sa discipline ont frappé l'imagination des Japonais. Il fut également un peintre et un calligraphie de premier ordre.

    Né en 1584 dans le Kansaï, il prit part à la bataille de Sekigahara en 1600, contre les troupes de Tokugawa Ieyasu. Battu, il devint un rônin ( Samouraï sans maître ), et erra durant plusieurs mois, sans but. Il en profita pour développer une technique originale de combat à deux sabres ( nitô-ryû ), et devint un maître d'armes réputé. Il provoqua avec succès plus de 60 duels, et devenant ainsi le meilleur sabreur du Japon.

    En 1637, il rentra au service de ses anciens adversaires les Tokugawa et combattit pour eux les révoltés chrétiens de Shimabara. Il devint alors instructeur en 1640 de la puissante famille Hosokawa de Kumamoto. C'est trois ans plus tard qu'il écrivit son célèbre ouvrage de stratégie d'arts martiaux " Gorin no Sho" ( Le livre des cinq cercles ). C'est ègalement à cette période qu'il exécuta ses plus belles peintures dans un style très épuré et incisifs. Il mourut en 1645.

    La légende de Miyamoto Musashi est tellement ancrée dans l'histoire du Japon que plus de 7 films différents retracent sa vie, ainsi que des pièces de théâtre. "La Pierre et le Sabre" best seller international d'Eiji Yoshikawa, raconte la vie de ce guerrier hors du commun.
     


     

     LES 47 RONINS ( 1701-1703 ) :
    Connu sous le nom d'Akô Gishi, cette histoire réelle est l'une des plus célèbres du Japon.En 1701, le seigneur Asano Takumi no Kami est insulté par le maître de cérémonie du Shogun, Kira Kosukeno-Suke. Il blesse ce dernier d'un coup de sabre, et transgresse ainsi la loi interdisant l'usage des armes à l'intérieur d'un palais shogunal. La sentence est immédiate, il est condamné au suicide par Seppuku.

    Mais ses vassaux refusent de pratiquer le Junshi traditionnel ( suivre son maître dans la mort ) et deviennent alors des Ronins ( samouraïs sans maître ). On se moque d'eux pour leur manque de courage et de fidélité...et on les oublie.

    Deux ans plus tard, ils attaquent la demeure du maître de cérémonie, Kira Kosukeno-Suke, et le tuent. Les 47 ronins, malgré l'admiration que leur fidélité réelle provoque, sont condamnés au Seppuku et rejoignent leur maître dans la mort. Cet épisode très connu de l'histoire du japon a fait l'objet de nombreuses pièces de théâtre, de romans et de films Japonais.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires